Ce colloque a pour objectif de questionner les moyens d'alerte et leur pertinence en fonction des caractéristiques des aléas (variables selon leur nature, leur cinétique, leur spatialité, leurs temporalités, leurs seuils, etc.) et des territoires (variables en termes de population, d'exposition, de vulnérabilité, de résilience, d'adaptation, etc.), tout en ouvrant le débat sur la manière dont il faudrait alerter la population dans les années à venir, en particulier en France.
Les autorités (maires, préfets et le Ministre de l'Intérieur) sont les seules à être habilitées à diffuser une alerte à la population en France, dans une logique descendante, mais le processus de validation et la temporalité de la diffusion sont de plus en plus mal compris, ce qui favorise l'émergence de dispositifs « hors cadre » (applications smartphone, réseaux sociaux numériques, initiatives citoyennes comme les « voisins vigilants » ou les réseaux « sentinelles »). Cela accentue aussi la confiance accordée à d'autres interlocuteurs, pas nécessairement légitimes. Les moyens de communication classiques semblent également dépassés car ils ne correspondent plus aux attentes des habitants comme en témoignent encore les récents tragiques évènements survenus dans l'Aude (octobre 2018).
Les catastrophes naturelles surviennent avec une plus grande répétitivité aujourd'hui, en lien avec le réchauffement climatique (i.e l'augmentation de l'air entraîne une intensification des épisodes pluvieux puisque d'une augmentation d'1°C induit une capacité hydrométrique qui s'élève de 7%), mais aussi parce que les politiques publiques, les aménagements ou les citoyens n'accordent pas non plus assez d'importance aux risques qui peuvent survenir sur leurs territoires de vie.
Il s'agit aussi d'anticiper la tenue d'un atelier organisé dans le cadre des Assises Nationales des Risques Majeurs (ANRM), qui aura lieu les 25 et 26 mars 2019, à Montpellier, et que nous allons organiser à la demande du Ministère de la Transition Écologique.